MAHATSANGA LE DANTEC

En résidence en mars 2022

https://mahatsang.wordpress.com/

  • Mahatsanga est un artiste né en 1986 en Ariège qui vit et travaille actuellement à Marseille.

    Sa pratique artistique a commencé en 2004 par la photographie de constructions abandonnées durant la même période où il travaillait dans le bâtiment comme charpentier bois. Suite à cela il reprend des études en photographie et anthropologie à Lyon en 2010, où il développe une pratique de la photographie de rue et fait des premiers essais avec la vidéo. C'est à cette période que s'affirme son envie d'allier musique et architecture, ainsi que des projets de modification urbaine. Arrivé à Marseille en 2013, il intègre les beaux-arts où il étend sa pratique au champ de l'installation et de la sculpture, en concrétisant des intuitions initiées dans la photographie. Depuis, il a travaillé en Italie, en Belgique au Pays-Bas et dans différentes villes de France mais Marseille reste son terrain d'expérimentation privilégié.

  • Formé à la charpente, aux arts du spectacle et aux beaux-arts, je développe une pratique multiple convoquant sculpture, architecture, objet, installation, musique, vidéo, photographie, danse. Sensible aux rythmes, aux structures, au son, à la géométrie, à l’espace, au mouvement, à l’entropie, en contact au contexte, je prélève, détruis, construis, hybride, interfère.

    S’il y a du sens dans mon travail, c’est par une approche intuitive, instinctive qu’il se forme, dans l’expérience avec le contexte et l’autre. Globalement, je pense que je cherche de la liberté dans l’épaisseur de l’ordinaire, quelque chose d’incompressible, de farouche.

  • C'est au travers de la pratique de la photographie de rue à Lyon, par la somme résurgente de mes obsession pour l'accident, que ce projet a démarré. (photo ci-après)

    Je voulais affirmer une fonction de l'accident dans le paysage urbain, je voulais partager l'effet d'ouverture qu'il m'inspirait. Par l'accident volontaire. Mais un accident sans origine identifiable, sans la trace, l'empreinte, pour mettre l'accent sur la sensation de décalage que peut suciter l'accidentel, il fallait un pur accident esthétique. L'accident pour l'accident. Arrivé à Marseille, où l'accidentel est omniprésent, la liberté qu'offrait ce bain d'entropie, et l'accès à un atelier métal a permis la concrétisation du projet.

    Depuis l'affirmation de l'urbanisme, les villes font l'objet de grands plans qui cherchent à définir leurs formes, canaliser leurs flux, leur vie. L'urbanisme cherche à dompter la ville. L'urbain n'est pas l'urbanisme, comme la chirurgie n'est pas le corps. Il y a peut-être un parallèle entre le développement de la chirurgie esthétique, les filtres instagram permanent, et le développement de ville lisse, sans accroc, qui finissent par se ressembler toute, fausses et sans caractère. Pourtant signe d'un dépérissement, pour moi, ces accidents sont une résistance de la vie. Affirmer leur beauté c'est affirmer la beauté de nos propres déviances.

    Et si l'on doit marcher droit, au pas, je veux inviter à danser. Pour ce temps de résidence à Jeanne Barret je réactive ce projet qui dans la recherche s'approche de la question des limites, des tracés qui dessinent le mouvement dans l'espace de la ville, chorégraphies utilitaires, autoritaires.

    Le labyrinthe n'est pas loin.