SANDRINE LLOUQUET

“A Nothing left in darkness yet I am an identity"  - William Blake

En résidence du 23 novembre au 7 décembre 2022 - Résidence de création - Pôle céramique
Deuxième partie de résidence en collaboration avec Sandrine Barbeaux, hypnothérapeute

Une invitation et une production de DDA CONTEMPORARY ART avec le soutien des Ateliers Jeanne Barret, de la Région SUD et du CNC Dicream dans le cadre du programme de recherche Les Trancestrales

  • Sandrine Llouquet est une artiste plasticienne franco-vietnamienne, née en France en 1975 et résidant actuellement à Lisbonne, Portugal. Elle obtient son DNSEP en 1999 à La Villa Arson (Nice, France).

    Son travail a été exposé en Asie, en Europe et aux États-Unis (Biennale Artfem (Macao), Biennale de Singapour, Biennale de Shenzhen, Kenpoku Art (Japon), Ke Art Center (Shanghai), ARKO (Séoul), VCCA (Hanoi), Palais de Tokyo (Paris), Le Point Commun (Annecy), Yerba Buena Center for the Arts (San Francisco), The Mistake Room (Los Angeles)…

    Co-fondatrice de l´association Wonderful à Bordeaux en 1999, une association à l’origine de plusieurs manifestations culturelles et de la revue 5ème mur, elle a ensuite co-créé le lieu alternatif « Atelier Wonderful » et le collectif « Mogas Station » au Vietnam. De 2016 à 2019, elle a dirigé le musée « Salon Saigon » à Ho Chi Minh ville. Sandrine a déménagé à Lisbonne en 2019 où elle a passé une année à mener des recherches sur les Azulejos et les mosaïques vietnamiennes avec le soutien de la Fondation Orient. En 2021, elle lance « O Gabinete de Madame Thao », un espace d’art hybride à Lisbonne.

  • Deuxième partie de résidence en collaboration avec Sandrine Barbeaux, hypnothérapeute

    Llouquet utilise des morceaux de céramique, certains trouvés et d’autres peints par elle à la main, et les brise avant de reconfigurer les éclats en formes géométriques. Elle accumule des images provenant de sources disparates et les recompose en de nouveaux motifs et récits. Ce qui est divisé et fragmenté peut maintenant être revu comme un tout. Comme en alchimie, ces fragments sont transmutés en mondes ésotériques où se côtoient étrangeté et magie éthérée. Récemment, par le biais de l´hypnose, elle tente de partir en quête des types originels de représentations symboliques.

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    Anciennes pratiques spirituelles, rituels ésotériques, imageries mythologiques et comportements religieux sont au centre du processus artistique de Sandrine Llouquet. Fascinée par les puissantes influences que les croyances ont exercées sur de nombreux aspects de l’existence humaine, elle explore les liens qui les unit pour essayer de comprendre leur importance inébranlable dans la psyché humaine.

    L’artiste collecte images, textes et objets, qui ensuite, comme en alchimie, sont transmutés en mondes ésotériques où se côtoient étrangeté et magie éthérée. Récemment, par le biais de l´hypnose, elle a tenté de partir en quête des types originels de représentations symboliques.

    Ses œuvres récentes incorporent des céramiques qui évoquent identité, union et division, thèmes récurrents dans la pratique de Llouquet. Pour ses mosaïques, Llouquet utilise des morceaux de céramique, certains trouvés et d’autres peints par elle à la main, et les brise avant de reconfigurer les éclats en formes géométriques. Elle accumule des images provenant de sources disparates et les recompose en de nouveaux motifs et récits. Ce qui est divisé et fragmenté peut maintenant être revu comme un tout.

  • « La recherche que j’ai menée en 2019 – une étude en parallèle des Azulejos portugais et de la mosaïque vietnamienne m’a amenée à m’interroger sur ce que pouvaient véhiculer ces mediums, même au delà des motifs représentés.

    J’ai tenté d’associer leurs caractéristiques (l’aspect froid, lisse, le passage de l´objet fragile au robuste, le multiple dans l’unité, la forme carrée, l’acte de destruction pour ensuite reconstruire dans le cadre de la mosaïque du Vietnam…), la symbolique des éléments (terre, eau, feu), a une possible intention, ou alors à l’expression non assumée d’un état émotionnel général (d’une nation entière) ou individuel (des commanditaires, collectionneurs ou artistes)..

    Outre le fait de fusionner les idées d’Un et de Multiple qui fait directement écho au travail que je conduis depuis une dizaine d’années, un autre aspect déclencheur dans le choix de ce sujet a été la couleur (bleu) qui a immédiatement jeté un pont entre les azulejos portugais que je découvrais tout juste et des images familières de l´Asie avec ses porcelaines et céramiques bleues et blanches ; un bleu plaisant, apaisant, nostalgique…

    J’ai récemment entamé une nouvelle exploration plastique dans laquelle je tente de m’échapper de ce bleu trop séduisant, trop gentil, trop doux, en même temps que je m’interroge sur la fonction des éléments ornementaux présents sur un bon nombre d’azulejos et du motif ornemental en général.

    Pour cette résidence, j’aimerais aller plus loin dans cette direction en travaillant à la réalisation d´une série de carreaux de céramique émaillés aux motifs à dominante noire (ou parfois rouge) sur fond blanc.

    Un autre aspect de mon travail actuel est l’usage de l’hypnose. Mon intérêt pour les écrits de Carl Gustav Jung, en particulier sur la question des archétypes et de l’inconscient collectif m’ont poussée à faire depuis 4 ans des expériences sous hypnose ; accompagnée d´hypnothérapeutes ou plus récemment sous auto-hypnose. Durant ces séances je tentais naïvement de cheminer jusqu’à cet « inconscient collectif », concept que j’ai fini par visualiser sous la forme d’une bibliothèque que j’ai depuis maintes fois visité au cours de mes dernières séances sous auto-hypnose.

    L’idée est d’intensifier cette méthode durant la période de résidence, en commençant chaque journée de travail par une séance d’auto-hypnose dont l’objectif serait cette fois d’aller a la rencontre d’aspects un peu plus négatifs. D’ou les couleurs noires et rouges qui me semblent mieux adaptées.

    Il s’agira, chaque jour, tenter d´aller puiser dans mon subconscient les ressources visuelles qui seront ensuite exprimées en peignant sur ces carreaux.

    La collaboration de visiteurs sera aussi la bienvenue (personnes de passage à Jeanne Barret, ou qui y travaillent) et une journée est envisageable avec les habitants du quartier qui eux aussi pourront participer (sans passer par la case hypnose). Pour cela, d’autres couleurs (bleu et jaune) en plus du noir et rouge seront disponibles. Il s’agira pour eux de choisir la couleur qui correspond le mieux à leur état émotionnel du moment et de représenter sur un carreau ce qui leur passe par la tête.

    Ce qui résultera de ces 2 semaines de production constituera une base, dont la suite est encore incertaine. Cette base peut être vouée a être modifiée, organisée, ou peut-être brisée en tessons pour reconstituer autre chose… ou elle continuera a évoluer, se transformer, grossir sans fin, comme cette autre pièce qu’est mon «cabinet de curiosité» fait d’objets rituels collectes, modifies ou pas, ou entièrement fabriques par moi-même, objets qui réapparaissent au gré de mes expositions sous différentes formes (intégrés dans des vidéos, performances, installations, reproductions dessinées…). »